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Just A Flic
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22 juin 2007

Aimer à en mourrir

Il ne supportait plus. Il ne pouvait plus continuer. Il en avait assez. Il fallait que ça cesse, quitte à en mourir.
C'est ce qu'il disait dans sa lettre. Il l'aimait tant sa chère et tendre, que la voire dépérir lui était devenu insupportable. Et lui survivre aurait été bien pire encore.

C'était un samedi après midi. Nous nous sommes rendus au domicile de deux personnes âgées pour "une personne décédée et une autre qui ventile encore". Sur place, les pompiers s'affairait sur un vieux Monsieur pour le maintenir en vie. Dans la chambre se trouvait le corps d'une femme sans âge, allongée sur le lit, seule. La famille se trouvait dans la salle, silencieuse, attendant que l'on daigne venir leur expliquer ce qu'il se passait.

Inquiets des appels sans réponses, les enfants se sont rendus chez leurs parents pour vérifier si tout allait bien. Ils ont découvert un courrier dans la boite aux lettre à leur intention, écrit semble t'il par leur père. Ils ont constaté que les clefs se trouvaient dans la serrure à l'extérieur de l'appartement, comme pour leur permettre d'entrer sans avoir à se briser les os sur la porte blindée. Quand ils sont entrés, le silence les a dérangé. Quand ils ont découvert leur Mère sans vie dans son lit, la mort les a glacé. Et quand ils ont ouvert la porte de la salle de bain, l'horreur les a étreint.

Il n'a pas supporter la maladie qui a empoignée sa femme si pleine de vie. Elle n'était plus elle, SON épouse adorée. Elle était devenue une étrangère qui ne reconnaissait plus rien ni personne. Elle était devenue odieuse envers cet homme qui était devenu pour elle un parfait inconnu, un étranger dans sa maison.  Elle était percluse de souffrances intolérables. Son corps la trahissait, et son esprit l'abandonnait.
Mais lui, il l'aimait de toutes ses forces, il l'aimait à en mourir. Alors, épris de douleurs devant la déchéance de son Adorée, il a décidé d'en terminer. Ils se l'étaient promis: "Si l'un de nous se perd, l'autre se devra de nous conduire sur le chemin. A la vie, à la mort".

Il lui a administré des somnifères pour qu'elle se rende compte de rien. C'est un oreiller qui a mis fin à ses souffrances, maintenu sur son visage avec tout l'amour et toute la douleur qui pouvait émaner de lui. Il a du en verser des larmes en vivant au ralenti chaque seconde de son agonie. Quand la vie a quitté le corps de son Adorée, il est resté lové contre elle en lui expliquant longuement à quel point son geste d'amour a été si dur à réaliser. Et après un dernier adieu, il est parti pour la rejoindre.

C'est dur de donner la mort. Mais c'est facile de la trouver, surtout si son Adorée l'attend de l'autre côté.
Il a écrit une lettre pour ses enfants afin d'expliquer son geste, tout en demandant pardon. Leur amour était bien trop fort, ils ne pouvaient se survivre. Il a placé son courrier dans la boites aux lettre et a laissé la clef dans la serrure pour leur permettre d'entrer sans difficultés. Il a avalé tous les médicaments qu'il avait à sa portée en y ajoutant quelques rasades d'alcool pour accroître les effets. Il a accroché une embrase de rideau à la poignée de la fenêtre de la salle de bain, juste au dessus de la baignoire emplie à ras bord. Il s'est glissée dans l'eau, s'est tailladé les veines au niveau des deux poignets, et a glissé la corde autour de son cou en y faisant un noeud coulant. Il voulait vraiment mourir sans aucune chance de revenir. L'auto lyse parfaite, enfin presque...

Les enfants sont arrivés trop tôt, ou bien alors a t'il mis trop de temps pour préparer son geste. Le fait est qu'il a survécu. Oh pas longtemps! Une semaine, il a survécu une semaine. Il a mis fin aux souffrances de sa femme, a voulu la rejoindre mais la vie a été plus forte que lui. Elle l'a fait souffrir une semaine de plus, le temps pour lui de réaliser, d'avoir mal, de hurler de rage et de désespoir. Puis il a pu enfin quitter cette terre pour retrouver son Adorée, juste après avoir appris que la Justice ne le poursuivrai pas pour "l'assassinat" de son épouse.

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Commentaires
T
Ma Bibi, je t'admire, je me dis que tu fais un métier ultra dur et que les gens vs jugent mal.<br /> Je me dis que si les jeunes prenaient la peines de te lire..Il verrait que les flics ne sont pas ts des cons pourris et fainéant...<br /> <br /> <br /> Bisous ma Bibi
N
oui, c'est le seul mot qui me vienne à l'esprit: c'est vraiment terrible ce que certains doivent traverser dans leur vie ! moi qui avais la chance (jusqu'à il n'y a pas si longtemps...) d'avoir été relativement épargnée par la vie, je me rends compte de tout ce que tu cotoies !<br /> J'imagine bien comme cet exutoire qu'est l'écriture peut te permettre d'alléger un peu ta charge...<br /> Bisous ma belle ! et continues à partager ça avec nous: tu écris vraiment bien !
F
J'ai des frissons de te lire, tu fais vraiment un métier difficile, je t'admire bcp, je t'embrasse fort ma Bibi
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