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Just A Flic
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Just A Flic
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19 décembre 2007

L'Artiste

Il m'est arrivée de croiser quelques célébrités. MartineLand est une jolie bourgade où il fait bon vivre. Il n'est pas rare d'y rencontrer des artistes, de même qu'il n'est pas rare de nous geler en plein hiver pour cause de tournage de film (ça c'est beaucoup moins drôle, parce que tu fais le pied de grue à l'extérieur et tu bloques la circul' au moment de la réplique, histoire que la 52 ème prise de son soit la bonne...).
Les hommes célèbres ont aussi une vie: ils circulent en voiture comme les autres, ils leur arrivent de commettre quelques petites infractions au Code de la Route comme les autres, ils achètent leur pain à la boulangerie comme les autres, ils s'arrêtent prendre un bouquet de fleurs pour se rendre à leur dîner comme les autres, et il y en a même qui dépassent les bornes des limites comme Martine (pas moi hein! l'autre Martine)

"Vous vous rendez à la Poste pour un différend violent. L'auteur est de sexe féminin, portant un chapeau "Panama" et un trench coat."
Sur place, une femme âgée d'une cinquantaine d'année, grande, brune, distinguée mais complètement ivre, insultait le pauvre guichetier parce qu'elle n'avait toujours pas reçu son virement. Ses traits me disaient vaguement quelque chose, mais sans plus.
Première chose à faire: quitter ce lieu public blindé de monde avant que ça ne dégénère.
- "Suivez nous Madame."
- "MADEMOISELLE! Je suis une Demoiselle!"
Tout de suite, ça met dans l'ambiance... Nous avons réussi non sans mal à sortir Mademoiselle de la Poste devant les yeux de merlans fris de la file d'attente, et sommes rentrés au service en essuyant quelques insultes de sa part. Mon Dieu comme c'est laid une femme ivre...

- Elle: "Je suis un félin moi! Je suis un grand félin."
- Moi: "..."
- Elle: "Je suis le plus grand des félins. Je suis une panthère. Une belle et magnifique panthère qui va vous déchiqueter tous autant que vous êtes."
-
Moi: "Calmez vous Madame."
-
Elle: "MA-DE-MOI-SELLE! Appelez moi Mademoiselle. Je suis une actrice moi! Je suis une grande Actrice."
-
Moi: "..." (mais au fond de moi, je me dis "T'ain encore une tarée...")

Comme d'hab': suis la seule nana à 20 km à la ronde et c'est encore moi qui ai eu droit à la fouille complète de Mademoiselle, vu qu'elle restait avec nous pour la nuit en raison de son état d'ivresse plus qu'avancé...
Je passe les détails, mais j'ai eu droit à la trilogie "émobilisatrice" durant toute la fouille. Si Mademoiselle est vraiment une grande actrice, elle devrait se la pèter un petit peu moins parce que son hygiène intime et corporelle laisse vraiment à désirer... Et là aussi je passe les détails!
Une fois la fouille effectuée, j'ai pu ressortir de la geôle pour prendre une bonne bouffée d'air, et suis tombée des nues quand le collègue m'a annoncé l'identité de notre invité: Je rêve, c'est vraiment une actrice! Plutôt connue, ayant joué dans pas mal de films, dont un qui est à l'affiche en ce moment!

Tu me fais tooooooourrrrrrrrner la têt-euh
Mon manège à mooooooua c'est toooooooooouaaaaaaaaa
Tu es tooooooooujooooooooooours àààààààààààà la
fêt-euh
Quand tu me tiiiiiiiiiiens daaaaaaaaans tes braaaaaaaaaaas

On a eu le droit à quelques chansons du répertoire, chansons massacrées cela va sans dire, tout ça dans une posture théâtrale: les bras en l'air, debout sur le banc, mimiques et tout et tout.
Son manège a duré environ deux heures. Deux heures à écouter comme un vieux disque rayé l'outrage acoustique entrecoupé de quelques "bandes d'enculés", "petites bites" et autres "morue" (le dernier, ça devait être pour moi...). Ensuite, nous avons eu droit à des pleurs et d'énormes reniflements mêlés de "je vais mourir" et "je t'aime mon petit ange" (elle parlait de sa fille). Et face à l'indifférence générale, elle nous a offert un final de toute beauté...

J'vais mourir! J'vais mourir! Je meurs! Au secours! Je meurs!
V'là autre chose...
Une fois la porte de la geôle ouverte (oui parce qu'on ne laisse pas les gens mourir non plus!), j'ai retrouvé mon actrice allongée sur le sol, prise de tremblements, les mains crispées sur la poitrine, se cognant la tête contre les parois. Je l'ai sortie tant bien que mal de la cellule et j'ai tenté vainement de la calmer.
IM-POS-SIBLE! Une véritable furie!
Il m'a fallu lui grimper dessus à califourchon et la maintenir au sol pour qu'elle cesse de se cogner la tête. la bave écumait sur sa bouche et elle hurlait à plein poumon.
Il a fallu cinq pompiers pour la maîtriser...
Ils ont finit par lui mettre une camisole et l'ont sanglée au brancard tant elle se démenait.

Elle a passé la nuit dans le service psy de l'hôpital. Et quand elle revenue au commissariat le lendemain matin, elle nous a avoué avoir joué la comédie... Mauvaise actrice: nous n'y avons pas cru une seule seconde.

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Commentaires
S
kicéééééééé ?????????? :DDDDD
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