La délinquance n'a pas d'âge...

C'était un dimanche matin (décidément, il en arrive des trucs dans ma flic-life le dimanche!!!=

Nous avons été appelés pour un perturbateur dans un café du centre ville (un café... un bar à pochtrons serait plus approprié). Une femme pêterait un scandale et ça gênerait le consommateur de la France d'en bas-tout-en-bas, le café-goutte matinal ayant du mal à être apprécié à sa juste valeur devant une hystérique vrilleuse de tympans.

Nous voici donc sur le chemin nous menant vers le sauvetage du consommateur moyen. Sur le chemin, j'aperçois une femme sans âge, vieille, ratatinée, vêtue comme une clocharde, portant un sac à dos énorme, et deux sacs cabats du genre sac en plastique tricolore de 150 litres avec fermeture éclair de la marque Continent, blindés à mort. En passant à sa hauteur, je vois qu'elle nous maudit en faisant des gestes dans notre direction (pas facile de se tromper: c'est marqué sur la bagnole que nous sommes les méchants), et en nous invectivant en langue arabe. Ça fait Tilt: je suis sure que c'est elle la tarée qui a osé profané le sacro-saint café-goutte du client régulier pilier de bar.

Sentant la merde pointer le bout de son nez, je fais semblant de ne pas l'avoir remarquée et continue ma route (ouais, c'est moi qui chauffe la caisse Police parce que ça fait classe. Pis surtout que j'ai pas envie de mourir quand le pin-pon est en route, parce que ça a tendance a exciter le jeune qui conduit... Y'en a aussi chez nous des mecs qui se prennent pour des pilotes!).
Une fois dans le bistrot, la serveuse nous explique qu'une vieille a refusé de payer son café goutte croissant et qu'elle a pris la fuite en direction du centre ville, non sans avoir au préalable "cassé les couilles aux clients".
Bingo! J'ai mis le doigts dessus. C'est de ma vieille qu'il s'agit, celle croisée sur la route un peu plus bas. Moi, je suis une pleine lune: j'attire les babaches...

Nous revoici donc parti, à la recherche de ma vieille perdue, non pas pour l'interpeller parce que je ne suis pas aux abois victime de la batonnite aigüe (le bâton, c'est l'affaire: tant de bâtons rapportés vous conduits indéniablement vers la postérité), mais plutôt pour vérifier si tout va bien dans la tête de mamie parce que c'est pas courant quand même une vieille qui s'attaque aux honnêtes débits de boissons...
A hauteur du supermarché ouvert le dimanche matin et qui plus est blindé de monde, v'la t'y pas que ma vieille se jette devant ma voiture, tape sur le capot à l'aide de son poing, latte le pare choc avec son pied, tout ça en hurlant un charabia en langue arabe.

Ze honte totale l'affiche...

Obligée de sortir, de lui demander ses papiers, tout ça dans le plus grand respect de la personne sans gros mots rien du tout parce que t'as 30 paire d'yeux braqués sur toi (bah vi... ils sont nombreux ceux qui vont faire leur courses le dimanche matin...). Et Mamie qui se barre en courant avec ses sacs plus gros qu'elle... Mamie, elle a du faire de la gym quand elle était petite, parce qu'elle a facile 60 balais!
Obligée de courir après et de la rattraper. Limite si elle veut pas me mettre une baffe la vieille!!!
Obligée d'utiliser la force alors... Mais voilà, c'est une mamie, pis t'es devant les villageois... Alors faut pas faire d'boulettes!

Laisse tomber la neige! On a mis trois plombes pour la maintenir en essayant de ne pas la blesser, et au final, c'est un collègue en civil qui passait par là, qui nous a filé un coup de main pour la menotter.
Ze méga honte de la mort qui tue...

Une fois mamie dans la bagnole, je suis retournée sur mes pas pour récupérer ses sacs. Dans la voiture qui attendait que l'on dégage le passage, se trouvait une femme qui devait très certainement me connaître (les gens se rappellent du flic qu'ils ont vu, mais ça ne marche que dans un sens...) et qui s'est mise à faire des signes pour me saluer, la tête par la fenêtre, avec des Youhou qui vont bien! Me suis mise à exploser de rire devant la débilité de la situation. Mais ce qui était génial, c'est de voir que malgré l'interpellation de daube qui venait de se produire, cette femme dans sa voiture avait gardé sa sympathie envers moi... Pas facile de plaider la cause de flics qui s'acharnent sur une pauvre mamie sans défense dans la rue...

Comments

[Cath]

Il y a trèèèèèèèèèès longtemps (enfin pas tant que çà !) quand Guy Georges sévissait dans les quartiers où je trainait une jeune femme avait bien cru se faire attraper par l'ennemi public n° 1 ... Elle se réfugia donc dans un commissariat où elle se fit.... violer :(
Bravo la police !
Sans déc ! Ma mère m'a toujours dit : Réfugie toi au café plutôt qu'au commissariat !

loooooooooool !

La prochaine fois je te raconte la fois où ma meilleure copine ivre morte est rentrée au commissariat, s'est accoudée au comptoir et a réclamé devant des flics médusés ... un demi !